La Ligue 1 attend toujours un accord avec un diffuseur pour ses droits TV de 2024 à 2029. La situation est très préoccupante selon un spécialiste.
Luc Arrondel, économiste du sport, tire la sonnette d’alarme pour la Ligue 1. Alors que les droits TV ne sont toujours pas attribués, ce dernier s’inquiète de la situation financière des clubs français : « La situation est d’autant plus urgente que les clubs sont en train de finaliser leur budget pour la saison à venir, sans savoir sur quel montant ils peuvent compter. Première conséquence : le marché des transferts est pour l’instant bloqué en France. La situation n’est pas idéale du tout » assure-t-il dans un entretien accordé au magazine, Le Point.
Un prix difficile à évaluer
Luc Arrondel reconnait que la valeur de la Ligue 1 reste difficile à évaluer mais est en tout cas loin du milliard espéré par Vincent Labrune, le président de la LFP : «
Son prix reste difficile à évaluer de manière objective. Tout dépend de l’intérêt qu’ont les diffuseurs pour s’acheter ce produit. Le prix que vaut la Ligue 1 est celui que son diffuseur est prêt à investir pour, ni plus ni moins. Mais les intérêts des diffuseurs ne sont pas tous égaux. On peut s’offrir les droits de diffusion pour différentes raisons, comme celui de vouloir affaiblir ses rivaux. Pour cela, on va acheter un produit plus cher que ce qu’il vaut réellement dans le seul but d’écraser la concurrence. On peut aussi acheter un produit comme la Ligue 1 parce qu’on espère en revendre une partie à d’autres diffuseurs. Mais dans notre cas actuel, j’ai l’impression qu’on est au stade où l’on va essayer de rentabiliser l’investissement à partir des seuls abonnés » précise-t-il.
Les clubs de Ligue 1 vont devoir se serrer la ceinture
Au final, ce sont les clubs de Ligue 1 qui risquent de trinquer : « Une chose est certaine, les clubs vont devoir se serrer la ceinture. La masse salariale des clubs va baisser et cela risque d’entraîner une vente des meilleurs joueurs et donc une baisse de la qualité générale de la Ligue 1. Je pensais que la situation allait se régler plus tôt dans le temps. Le problème est que plus on attend, plus le pouvoir de négociation bascule du côté du diffuseur et moins le montant total sera élevé » conclut-il.